Lʼimportance des extensions pays « ccTLDs » : analyse et bonnes pratiques

Lʼimportance des extensions pays « ccTLDs » : analyse et bonnes pratiques

A l’heure où le monde des noms de domaine est dominé par les nouvelles extensions génériques « newgTLDs », il ne faudrait pas perdre de vue l’importance stratégique majeure des extensions pays « ccTLDs ».

SafeBrands résume ici les éléments qui rendent leur protection indispensable.

1) Les extension pays « ccTLDs » font partie du patrimoine de l’entreprise et donc de sa valeur

Une entreprise ayant déposé ses marques dans plusieurs pays doit impérativement enregistrer les domaines correspondant dans les extensions de domaine ccTLDs de ces pays, pour en assurer une bonne visibilité, un bon référencement et une communication efficace.

Au-delà des pays dans lesquels les marques sont enregistrées, les extensions ccTLDs peuvent aussi permettre d’établir une présence dans d’autres pays à des frais moindres que ceux engendrés par des dépôts de marques.

La présence d’une distribution commerciale via des extensions ccTLDs, aussi modeste soit-elle, établit une visibilité locale et affaiblit le risque de cybersquatting.

Une entreprise aura particulièrement intérêt à déposer ses domaines et à établir une visibilité dans des pays à fort potentiel économique, même lorsqu’aucune stratégie commerciale ne vise ces pays, dans la perspective d’un développement futur, d’un rachat de marque(s), ou d’un rachat de l’entreprise par un groupe mondial ayant la volonté d’élargir la zone de distribution de la marque.

2) Les « ccTLDs » permettent de se protéger contre le cybersquatting et de maîtriser la diffusion de ses marques

En l’absence de règles claires établies par les entreprises auprès de leurs distributeurs locaux en matière de noms de domaine, ces derniers ont souvent le mauvais réflexe de déposer à leur propre nom les domaines correspondant aux marques qu’ils distribuent, et de surcroît de les utiliser pour leurs propres sites web et leur propre communication.

Outre le problème de cohérence et d’efficacité de la politique et de la stratégie globales de communication en ligne, cela pose un autre problème plus sensible de propriété intellectuelle, dès lors que les distributeurs se déclarent propriétaires et s’approprient la titularité de noms de domaines utilisant des noms de marques dont ils ne sont pas propriétaires et déposées par des tiers.

Même si la plupart du temps ces dépôts de domaines sont faits de bonne foi et sans volonté de nuire, certaines situations peuvent rapidement devenir compliquées et la récupération du nom de domaine au nom de la société légitime, propriétaire de la marque, peut devenir problématique, notamment lors de la re-négociation (voire de la rupture) du contrat de distribution. Parfois ces noms de domaine peuvent même devenir une monnaie d’échange dans la négociation.

3) Récupérer une extension pays « ccTLDs » est plus difficile qu’une extension générique « gTLDs » et « newgTLDs »

Gérées par des autorités locales, les procédures de résolution de litiges en matière de noms de domaine ne sont pas toutes régies par les procédures UDRP (« Uniform Domain-Name Dispute Resolution » en anglais). Elles sont multiples, parfois complexes (pour les traductions notamment selon les langues), et assez onéreuses dans tous les cas.

4) Elles sont mieux référencées par les moteurs de recherche locaux

Les algorithmes d’indexation des moteurs de recherche privilégient les langues locales et les sites utilisant une extension locale. Toutes choses égales par ailleurs, Google.de classera mieux un site en allemand utilisant un  » .de  » qu’un site identique, en allemand aussi, mais en  » .com « .

5) Elles correspondent aux habitudes des marchés locaux, notamment européens

Les habitudes de consommation et de navigation sur internet sont très variées, et dépendent principalement des cultures locales. Un seul site ne peut être adapté efficacement à toutes les langues.
En Europe par exemple, le niveau d’anglais de l’Europe du sud est assez faible, et un simple choix de la langue sur un site en  » .com  » affiché en anglais fait déjà perdre de l’audience, car une partie non négligeable qui ne parle pas anglais ne voit pas qu’il y a un menu prévu à cet effet.
Ce phénomène est démultiplié dans les pays où l’alphabet est différent (Russie, Bulgarie, Chine…). Une entreprise qui souhaite se développer en Europe et/ou en Asie doit obligatoirement avoir des sites dans les langues locales et adaptés à la culture locale. La stratégie mise en place doit inclure une réflexion sur les domaines et les sites en alphabets locaux. Les russes par exemple naviguent aujourd’hui autant sur des sites utilisant des domaines en caractères cyrilliques que sur des sites utilisant des domaines en caractères latins.
Près d’une centaine d’extensions (ou « IDNs » pour « Internationalized Domain Names ») rendent aujourd’hui possibles l’utilisation des caractères accentués et la publication de sites dans des alphabets autres que l’alphabet latin : idéogrammes chinois, caractères cyrilliques, alphabets arabe, hébreu, tamoul, etc. Plus de 20 extensions pays ccTLDs sont elles-mêmes incluses dans ces alternatives linguistiques (ex : .рф en Russie).

6) Les extensions pays « ccTLDs » ont une image plus sécuritaire que le .com et rassurent les visiteurs locaux

Là où un nord-américain aura le réflexe naturel de naviguer en  » .com « , un français ira plus volontiers sur un  » .fr « , et un italien sur un  » .it « . Ce phénomène est historique et notamment lié à l’image des  » .com  » en Europe et en Asie. Attribués sur la base du « 1er arrivé 1er servi », les domaines en  » .com  » (gTLD) sont ceux utilisés pour les fraudes en ligne, alors que nombreux sont les pays qui exigent à contrario une vérification de l’identité du titulaire lors de la réservation d’un domaine dans leur extension pays ccTLD.
Naviguer, et à fortiori acheter, sur un site disposant d’une extension pays est considéré comme moins risqué (à l’exception évidemment des sites majeurs et connus mondialement).

Il découle de cette analyse quelques bonnes pratiques, simples à mettre en place :

• enregistrer les domaines dans les ccTLDs des pays d’implantation, sans oublier d’anticiper le développement futur de l’entreprise et de ses marques,

• intégrer les habitudes des internautes : les habitudes du continent américain et celles hors du continent américain sont différentes,

• utiliser ses ccTLDs pour les versions locales de son site web,

• gérer dynamiquement les redirections faites à titre défensif entre vos noms de domaine, pour éviter une page d’erreur ou une redirection cassée lors d’un changement de l’architecture des adresses URL du site,

• considérer les IDNs, et traduire ses marques en alphabets locaux,

• analyser ce qui a pu être déposé par des distributeurs locaux et récupérer la titularité de ces domaines.

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